
Il croit, Jean-Claude Fignolé, dans l’histoire des quatre membres d’une même famille à Kawan, tenaillés par la faim, qui ont décidé de manger du « gro tayo » tout en sachant que cette racine pouvait à ce moment être toxique, mortelle. Jean-Claude Fignolé, citant une source à Pestel, rapporte que sept autres personnes sont mortes dans des zones reculées de cette commune acculée entre la montagne et la côte. À Castache, un couple de personnes âgées a tué son chien pour assouvir sa faim avant de commettre l’irréparable : le suicide par pendaison, confie-t-il. Les personnes âgées, les femmes enceintes, les gens malades ou faibles résistent difficilement à ce niveau de privation. « La situation est intenable, insoutenable. Les gens mangent des herbes bouillies, des écorces de bananiers, s’indigne Benoit Jean Guerrier, député de Moron/Chambellan qui a entendu sans pour autant confirmer les récits relatifs aux 13 décès des dernières semaines. Le parlementaire dit cependant craindre des émeutes de la faim dans des villes de la Grand’Anse. Le gouvernement doit agir, appelle le député Benoit Jean-Guerrier. Il faut l’intervention de plusieurs ministères, dont celui de l’Agriculture, des Affaires sociales, de la Santé publique, des TPTC, de l’Education nationale, indique le parlementaire qui déplore l’absence d’une meilleure coordination de l’aide peu après le passage de l’ouragan Matthew.
Le député Benoît Guerrier annonce que tous les députés du département de la Grand’ Anse donneront une conférence de presse sous peu pour attirer l’attention sur le drame des populations de ce département sorties des radars de la presse et des pouvoirs publics, occupés ces derniers mois à l’organisation des élections et de la transition politique. « Il y a une nécessité pour que l’État intervienne le plus tôt possible », estime Saurel Jacinthe, sénateur de la Grand’Anse. La situation est alarmante et catastrophique, souligne-t-il. « Je sais qu’il y a des problèmes très sérieux de sécurité alimentaire dans toutes les communes de la Grand’Anse », indique Silvéra Guillaume, le directeur technique de la protection civile dans le département. Il y a eu des pertes agricoles très sérieuses, une réponse inadéquate de l’aide humanitaire de l’international qui n’est pas arrivée à temps et qui n’était pas en quantité suffisante. L’épisode de sécheresse et le peu de semences ont aussi compliqué la situation des populations sinistrées, explique Silvéra Guillaume.
Roberson Alphonse source le nouvelliste